Travailler la vigne avec les chevaux : retour aux sources

Juliette au Domaine Courbon @lestraitsdegaia
Juliette au Domaine Courbon @lestraitsdegaia

Nous avons choisi cette année d’expérimenter le travail en traction animale pour le cavaillonnage et le décavaillonnage, avec les chevaux de Juliette, fondatrice de l’entreprise Les Traits de Gaïa. Ce choix n’a rien de nostalgique. Il s’appuie sur une volonté simple : préserver le sol, la vigne et la vie du terroir.

Pourquoi revenir au cheval ?

Les enjambeurs suivent toujours les mêmes rails. À force, ils créent une semelle de tassement : une couche compacte, continue, qui empêche les racines de descendre. Le sol se ferme, l’air circule mal, l’eau ruisselle au lieu de pénétrer, la microbiologie s’étouffe. La vigne réagit en développant des racines superficielles. On fragilise tout le système.

Les vibrations des moteurs aggravent ce phénomène, en diffusant le tassement jusqu’à 50 cm de profondeur, et latéralement. C’est la conséquence logique du matériel mécanique lourd : efficacité immédiate, appauvrissement structurel.

Gazelle et le proprietaire de Courbon
Gazelle et le proprietaire de Courbon

Le cheval : lent, exigeant, mais juste

Le travail au cheval est plus long. Il dépend du rythme des animaux, de leur disponibilité, de la personne qui tient le soc derrière. C’est physique, précis, parfois ingrat.
Mais le résultat est concret :

  • Aucun pied arraché ou blessé

  • Aucun tassement

  • Une terre aérée, pas écrasée

  • L’eau qui s’infiltre au lieu de fuir

  • Une vie microbienne réactivée

Dans ces conditions, le système racinaire plonge. Il explore. Il nourrit la vigne autrement.
On obtient des plantes plus équilibrées, moins stressées, mieux connectées à leur terroir.

Une logique économique adaptée à certaines configurations

Ce travail n’a pas vocation à remplacer la mécanisation partout. Il devient pertinent là où la machine n’est jamais vraiment efficace : petites surfaces, parcelles en pente, topographies cassées, sols lourds, argiles collantes, terrasses, rang serrés.
Bref, toutes ces situations où l’outil moderne force la terre au lieu de la comprendre.

Dans ces configurations, la traction animale est plus précise, demande moins d’infrastructures, cause moins de dégâts, et évite l’achat (et l’entretien) d’un matériel lourd rarement amorti lorsque les surfaces sont réduites. La logique n’est pas celle du volume, mais celle de la justesse.

Un choix cohérent

Le cheval ne consomme pas de pétrole.
Ses déjections enrichissent le sol.
Et sa présence ne brutalise pas le vivant.

Ce n’est pas le plus rapide, ni le plus « rentable » selon les standards industriels.
Mais c’est cohérent avec l’objectif : produire du vin en respectant ce qui le rend possible.


Les Traits de Gaïa : l’énergie vivante du cheval

Juliette travaille avec ses chevaux de trait dans les vignes, les jardins maraîchers et les travaux d’aménagement léger. Elle a fondé Les Traits de Gaïa avec une idée simple : remettre la traction animale à sa juste place, non pas comme folklore, mais comme outil agricole performant et respectueux du sol.

  • Travail en précision, sans tassement

  • Chevaux formés au calme et à la régularité

  • Intervention adaptée aux viticulteurs engagés dans la vie du sol

Son approche repose sur la relation : cheval – humain – terre.
Ce n’est pas un service mécanique. C’est un métier d’équilibre.


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